Voilà, le Festival d’Annecy 2016 s’est terminé hier soir avec l’annonce de son palmarès. Je ne détaillerai ici que les prix qui me parlent, je vous laisse découvrir les autres sur la page officielle.
LONGS MÉTRAGES
Cristal du long métrage et Prix du public : Ma vie de Courgette de Claude Barras (France, Suisse)
Comme on peut s’en douter en lisant ma chronique, je suis évidemment ravie (et pas surprise) pour ce film qui, mine de rien, change un peu du reste de la production présentée cette année, plutôt sombre et triste. Passer une heure avec Courgette devrait vous donner le sourire et c’est plutôt une bonne chose actuellement !
Mention du Jury : La Jeune Fille sans mains de Sébastien Laudenbach (France)
Je ne l’ai pas vu mais en ai entendu plutôt de bons retours. Clairement avec ce prix, j’ai encore plus envie de le voir. Il semble prévu pour novembre en salles, je doute de sa bonne distribution mais sait-on jamais…
COURTS MÉTRAGES
Cristal du court métrage : Une tête disparaît de Franck Dion (Canada, France)
Je suis ravie pour ce film, encore une nouvelle réussite de Franck Dion, mais je trouve tout de même que ce prix manque un peu d’audace. Un peu trop sage et académique. Mais bon…
Prix du Jury et Prix du Jury Junior pour un court métrage : Vaysha, l’aveugle de Theodore Ushev (Canada)
Annecy va-t-il faire comme Cannes et ne récompenser que les habitués ?
Bon, pour le coup, je pousse un peu car c’est là un film vraiment intéressant et bien trouvé. Et je trouve fort qu’il ait autant su parler au Jury Junior.
Prix “Jean-Luc Xiberras” de la première œuvre : ‘n Gewone blou Maandagoggend de Naomi van Niekerk (Afrique du Sud)
Pas dans mon top mais pas loin en tout cas… Un court métrage assez âpre et rude, sur la violence en Afrique du Sud où la mort peut toucher n’importe qui n’importe où. Le tout en animation de poudre, ce qui reste une technique franchement complexe et au rendu étonnant.
Mention du Jury : Moms on Fire de Joanna Rytel (Suède)
Quand le prix a été annoncé sur le LiveTweet, j’ai lu “Mention Junior”, je me suis dit “Hein ? Le prix des enfants ?”… Non non, mention du Jury, ah oui, ouf… Il faut dire que si vous voulez voir un court métrage différent et qui ose parler de sujets tabou, foncez !
Prix du public : Peripheria de David Coquard-Dassault (France)
Pour le coup, je trouve le public plutôt audacieux. C’est un excellent court, vraiment marquant, mais je n’aurais jamais cru qu’il frapperait tant de gens. Plutôt contente de ce choix.
Prix Fipresci : How Long, Not Long de Michelle et Uri Kranot (Danemark)
Très honnêtement, j’ai une idée très vague de ce qu’est ce prix mais j’avais également très appréciée ce court métrage donc…
FILMS DE TÉLÉVISION
Prix du Jury pour un Spécial TV : La rentrée des classes de Stéphane Aubier et Vincent Patar (Belgique, France)
En fait, je n’avais même pas vu qu’il y avait un autre Panique au village ailleurs que dans les courts métrages. J’avoue que je ne regarde pas trop le coin Films de télévision car c’est souvent assez long et potentiellement très formaté (et que je n’ai de toute façon pas le temps de tout voir). Mais un prix pour un Panique au village, forcément, ça se fête !
Comme déjà dit, pour le palmarès complet, je vous invite à aller voir sur la page officielle.
Et donc, mon bilan après cette semaine de Festival… C’est assez étrange en fait, j’ai l’impression de n’avoir jamais vraiment été “dedans”, tout en le vivant à fond. Peut-être parce que j’ai toujours gardé sans trop m’en rendre compte un certain recul par rapport à cette semaine, pour éviter d’éventuelles crises de surstimulation qui sinon me tombent dessus au troisième jour. Je ne sais pas…
N’empêche, ma quinzième participation a été plutôt sympathique et intéressante. Certes, la météo n’a pas vraiment joué le jeu, avec beaucoup de pluie, des moments un peu frais mais est-ce pire que la canicule ? Pas sûr…
J’ai participé en tout à 13 séances :
– 5 courts métrages en compétition, dont vous pouvez lire ma sélection ici
– 3 longs métrages, chacun chroniqué : Psiconautas, Ma vie de Courgette, Nuts!
– 2 programmes spéciaux animation française dont un sur Michael Dudok de Wit
– 1 WIP consacré à Dans un recoin de ce monde
– 2 rencontres : Bruno Coulais et Guillermo del Toro
Ainsi que quelques petits dej du court, incomplets mais toujours passionnants, et une conférence de presse long métrage pour Psiconautas.
Quand même !
J’ai l’impression que chaque année, le Festival devient de plus en plus gros. Il y a d’autres séances que j’aurai beaucoup aimé faire : le programme spécial sur Jean-François Laguionie, l’animation française “Le meilleur des écoles”, le WIP sur Le Grand Méchant Renard, les longs métrages La Jeune Fille sans les mains, 25 avril et La tortue rouge, les films de commande, quelques films de télévision et de fin d’études, la conférence de presse sur Ma vie de Courgette, plus de petits dej du court… Tant de programmes, si peu de temps. Non seulement mon badge me limite à 3 réservations par jour – si j’en voulais plus, je devais tenter ma chance dans la file sans réservation – mais ma santé encore plus. Donc il y a des choix à faire…
Mais c’est déjà un sacré privilège de pouvoir profiter d’une telle richesse pendant une semaine, pleine d’énergie. J’adore cette effervescence créatrice (même si elle m’épuise), j’admire profondément ces auteurs, dessinateurs, réalisateurs, animateurs, prêts à dédier leur vie à créer.
Certes, la sélection de cette année n’était pas toujours joyeuse. Niveau courts métrages notamment, on sent le poids de la morosité mondiale dans les images. Il y a des années plus légères que d’autres et ce n’est sans doute pas le cas de 2016. Même si Ma vie de Courgette pourrait faire croire le contraire…
En 15 ans, j’ai beaucoup vu évoluer ce Festival. Pendant quelques années, j’ai regretté qu’il perde petit à petit son côté un peu “bricolage”, potache, foutraque, déconnade, avec sa grosse boule bleue et ses lapins. J’ai mis du temps à accepter qu’il “grandisse” et passe de l’étudiant à l’adulte en devenant un peu plus pro, peut-être plus lisse, plus contrôlé, plus codé… et en même temps, c’est ce qui lui permet aujourd’hui d’être plus vaste dans ses choix, plus diversifié. Cela n’empêche nullement la folle ambiance dans les salles, les bruits d’animaux avant que les images n’arrivent, les avions qui tentent d’atteindre la scène sous les applaudissements, tout ce qui fait qu’on revient au Festival. Et réunir autant de monde (9000 accrédités) sans qu’il n’y ait de gros problèmes à cause de la foule, c’est quand même fort.
Néanmoins, il y a peut-être un petit souci au niveau de Bonlieu quand en même temps on a les files d’attente pour les dédicaces et pour les entrées dans les Grande et Petite salle. Des files qui restent des heures, les gens assis… On ne peut pratiquement plus avancer. Le fait notamment qu’on ne puisse pas entrer dans le hall de la Grande salle par exemple fait perdre beaucoup d’espace (même si j’imagine que c’est une demande de Bonlieu). Bon, la vérification des sacs aux entrées par des vigiles n’était pas très festive (interdiction de rentrer à Bonlieu et au Pathé avec de l’alcool, principalement) mais rien de bien grave.
Et côté billetterie, le système semble désormais plutôt au point et c’est très pratique de ne plus avoir de tickets papier. On peut gérer sa programmation facilement, changer d’avis sans problème… Une affaire qui marche bien désormais, après des premières années un peu difficiles.
Ma quinzième édition est donc plutôt un bon cru, sympa et intéressant qui, comme à chaque fois, me donne envie d’en apprendre plus sur le sujet et de voir d’autres films. Un événement qui me pousse à plus de curiosité, forcément, ça me parle !
J’espère que ces comptes rendus et ces chroniques vous auront intéressés. N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé…
Alors, on se donne rendez-vous l’année prochaine, du 12 au 17 juin 2017 ?