Série en 6 tomes par Mizu Sahara, éditée en VF par Kazé Manga.
Sens de lecture japonais, 127x182mm, 8,29€.
Premier tome sorti en mai 2017.
Sept ans après My Girl, Kazé Manga revient à Mizu Sahara avec une de ses dernières séries, Le chant des souliers rouges.
Kimitaka vient d’entrer au lycée. Ce n’est pas un mauvais bougre même s’il est persuadé du contraire : au collège, il a eu un geste de colère contre un de ses camarades du club de basket et n’a jamais réussi à se le pardonner depuis. Il ne compte donc s’investir auprès de personne au lycée puisqu’il ne pourra que se décevoir de nouveau. Mais une rencontre va tout déclencher…
J’avais adoré My Girl, charmée aussi bien par le ton, l’ambiance, très douce et subtile, que par le trait, élégant et personnel. C’est donc avec enthousiasme que je me suis lancée dans le premier tome de cette nouvelle série, que je n’espérais plus…
Kimitaka est à l’image du personnage principal de My Girl : un brave gars pas bien sûr de lui, pas franchement affirmé dont la rencontre avec une fille battante et volontaire va changer la vie. Même si ici, c’est lui qui a déjà eu un impact sur la sienne.
Même s’il se déteste profondément, persuadé qu’il n’est capable de rien de bon, il a pourtant influé la vie d’une autre élève aussi désespérée que lui, incapable de trouver sa place dans une activité qu’elle adore mais qui la rejette. Eh oui, si le jeune homme accepte de se faire un peu confiance et arrête d’écouter ses démons, il est simplement profondément gentil. Et c’est justement parce qu’il a cette gentillesse chevillée au corps que les mauvaises instincts liés à la colère, au ressentiment, à la jalousie lui font si mal, le touchent si profondément. Par peur de blesser autrui de nouveau, il se punit depuis des années, recroquevillé sur sa culpabilité et sa honte au point de ne plus voir le monde autour de lui autrement qu’au travers de son regard biaisé mortifié.
Mais voilà, le monde autour de lui s’en fout et va mettre sur sa route des personnes nouvelles qui n’ont rien à lui reprocher. Pas facile néanmoins de sortir de son mutisme même face à la gentillesse d’autrui. Il suffit pourtant d’une paire de chaussures, d’un souvenir, pour que le bon fond du jeune homme et sa soif de vivre, toujours bel et bien là, ressortent et lui hurlent aux oreilles de se bouger.
Le trait de Mizu Sahara est toujours aussi attachant et attendrissant, sachant donner une existence à des personnages qui n’ont besoin que d’une étincelle pour se remettre à vivre. La découverte d’une paternité dans My Girl, la démonstration de ce que peut permettre d’accomplir un simple conseil donné voilà des années dans ce premier volume… La mangaka a ses thèmes de prédilection qu’elle sait mettre en scène avec beaucoup d’amour, de tendresse, d’humour et de sincérité. Nul doute que le chemin de Kimitaka sera semé d’embûches, il n’a pas choisi la facilité après tout, et qu’il va sans doute passer par des moments de rechute de moral, de découragement et de dégoût de lui-même… Mais je compte sur Mizu Sahara pour nous narrer cette histoire avec toujours cette même petite étincelle de douceur et de bienveillance.
Le tome 2, sur 6, est prévu en VF pour le 5 juillet 2017.