12 août 2022

La Jeune Fille Sans Mains

Film d’animation de Sébastien Laudenbach, 1h13.
Sortie en salles en France le 14 décembre 2016.

Bien qu’il ait été projeté lors du Festival d’Annecy 2016, j’avais loupé La Jeune Fille Sans Mains, alors en compétition et ayant finalement récolté la Mention du jury. Mais grâce au festival ArteKino en octobre 2016, proposant 10 films en diffusion gratuite sur le net, j’ai pu rattraper mon erreur, fortement intriguée par quelques bonnes critiques lues ici et là.

La Jeune Fille Sans Mains

La rivière s’est tarie, le meunier ne peut plus nourrir sa famille. Un vieil homme lui propose un marché : la richesse contre ce qu’il y a derrière sa maison. Il accepte, ne sachant pas qu’il venait de céder au Diable sa fille. Mais celle-ci parvient à échapper à son funeste destin, au prix de ses mains. Elle fuit…

Même sans le savoir, on devine rapidement que l’on est ici dans un conte. En effet, Sébastien Laudenbach adapte ici un conte des frères Grimm, il n’est donc nulle question de vraisemblance des détails mais plutôt d’une morale à découvrir au travers de a quête de la jeune fille privée de ses mains à cause de la cupidité de son père. Mais attention, on n’est pas là face à une adaptation à la Disney, qui a beaucoup édulcoré les histoires anciennes pour ne pas choquer ou se conformer aux bonnes morales de notre époque. Sébastien Laudenbach reste plutôt près du conte, avec son côté trivial, sa cruauté et le ton assez direct et cru, n’hésitant pas pour autant à rajouter un peu de caractère à la jeune fille, ne faisant pas du tout une victime à sauver mais une personne à part entière prête à affronter le pire pour défendre ses principes et sa vie.

Le style graphique est très particulier, comme des croquis au pinceau noir sur un parchemin, le tout s’animant exactement comme si quelqu’un racontait le conte et faisait défiler les événements. Le rendu est de toute beauté, délicat, subtil, avec un côté fragile et hypnotique à la fois, le tout étant parfaitement rythmé et narré pour que jamais je n’ai eu envie de décrocher de mon ordinateur.
Le doublage est à l’image du reste du film, doux et élégant, d’autant que l’on n’a pas ici affaire à un film bavard. Le travail des couleurs rend l’ensemble d’autant plus fascinant et prenant, parvenant à nous faire entrer au cœur du conte sans besoin de détailler réellement les décors, tout en jouant sur la remarquable précision des personnages au fil des scènes.

La Jeune Fille Sans Mains est assurément une surprise, au style original, à l’histoire en fait assez inattendue dans ses choix et son déroulement. Les 1h13 du film sont bien remplies, bourrées d’amour, de délicatesse et d’énergie. Un joli film auquel je ne m’attendais pas…

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