Quand je vous disais que je ne la sentais pas, cette année 2020 !
Pour ma part, je ne peux pas dire que ce confinement change grand-chose à mon quotidien : 15 ans que je bosse chez moi devant mes écrans…
Mais peut-être êtes-vous en chômage technique, peut-être découvrez-vous les joies du télétravail, ou peut-être devez-vous continuer à vous déplacer pour bosser, peut-être même faites-vous partie de ces métiers en première ligne, que ce soit dans les hôpitaux, les cabinets médicaux ou les commerces d’alimentation (entre autre)…
Dans tous les cas, bon courage !!
Je ne peux pas grand-chose pour aider mais je me dis que c’est peut-être le moment d’écrire ce fameux billet sur la lecture numérique que j’ai en tête depuis plusieurs mois. Après tout, pour s’occuper, pour s’évader un peu, les livres sont un bon moyen.
Alors certes, ce n’est pas la période idéale pour acheter des livres : les librairies sont fermées.
Bien évidemment, on évite Ama*on. On a la chance d’avoir d’excellentes librairies en France, soutenons-les (d’autant que ce sera au même prix partout, loi du prix unique oblige). Et si vous n’avez pas de librairies à proximité, il y en a plein qui peuvent vous livrer chez vous sans problème (Place des Libraires ou Lalibrairie.com par exemple).
Mais pas maintenant, évidemment. Pas le moment de mettre en danger les gens qui devraient s’occuper de votre commande. Attentions patiemment que cette pandémie se calme.
Et si vous avez vraiment soif de lecture, pas besoin de livraison. Le numérique est là pour ça.
Deux possibilités : les ebooks et la BD numérique.
- Les ebooks
Il s’agit de livres numériques au format ePub (ou autres formats propriétaires chez Ama*on, dont je ne parlerai pas parce que c’est idiot) lisibles sur des liseuses (ou sur des tablettes numériques au format PDF ou avec une appli de lecture d’ePub).
Les liseuses étant uniquement dédiées à ça, elles sont évidemment à préférer aux tablettes, d’autant qu’elles n’utilisent pas la même technologie. Autant l’écran d’une tablette fatigue les yeux, autant celui d’une liseuse vous laissera la même sensation visuelle qu’un livre papier, donc sans fatigue oculaire (technologie de l’encre électronique, très peu consommatrice d’énergie qui plus est : une fois que la page est affichée sur l’écran, plus d’énergie consommée, la liseuse est inerte. On reste néanmoins en noir et blanc).
La liseuse a des avantages évidents : légère, elle permet d’avoir à disposition des milliers de livres, gain de place, plus d’étagères surchargées. Quand on se déplace beaucoup, c’est parfait. Quand on a un petit logement aussi.
Autre avantage : on peut changer la taille des caractères. Pour les personnes ayant des problèmes de vue, c’est parfait. Egalement très pratique de pouvoir lire sans avoir besoin de ses deux mains pour tenir l’ouvrage, notamment si on est en train de manger ou si on a un chien (ou un chat) sur les genoux qui réclame son lot de gratouilles (oui, c’est du vécu). Et les livres sont accessibles à l’achat 24h/24.
Mais il y a évidemment des inconvénients. C’est déjà un investissement au départ, même si on trouve des liseuses autour de 50€.
Toujours niveau prix, on ne peut pas dire que celui des ebooks soit très intéressant : même s’ils sont souvent un peu moins chers que les livres papier (mais pas toujours, les livres poches sont souvent plus intéressants), ils gardent un prix assez élevé (alors qu’il n’y a ni frais d’impression, ni de livraisons, ni de stockage…). La lecture numérique a du mal à se faire une place en France alors que d’autres pays l’ont largement intégrée. Le choix est également moins large que pour la version papier, certains maisons d’édition ne proposant pas d’ebooks.
Et puis on ne retrouve évidemment pas la sensation d’un livre papier, les pages qui se tournent, l’odeur, etc. Le genre de petits détails qui ont leur importance et qui feront que certain·e·s n’accrocheront jamais à une liseuse. On ne peut pas feuilleter, on ne peut pas prêter, on ne peut pas donner ou revendre. On n’a aucun des avantages de l’objet lui-même.
Et c’est bien pour ça que l’ebook n’est en aucun cas une menace pour le livre papier. Ils se complémentent, ne se font pas concurrence, chacun ayant ses avantages selon l’usage que l’on en a.
Pour ma part, je me suis mise aux ebooks il y a plusieurs années et on a deux liseuses à la maison. Une Bookeen Cybook Odyssey pour ma copine, une TEA Touch HD pour moi (pour le rétro-éclairage). Ça n’empêche que j’ai aussi des étagères blindées de centaines de livres (et pas que des BD). Je choisis entre livres papier et ebook selon mon usage et le prix (et la disponibilité, évidemment). A chacun de voir ce qui lui convient.
J’achète principalement sur ePagine (et quand pas dispo, rare mais ça peut arriver, sur Decitre). De toute façon, un ebook sera au même prix partout.
Un problème, c’est qu’ils utilisent souvent des DRM, un verrou géré par Adobe pour empêcher le piratage (ça a tellement bien marché avec la musique…). Qui vous oblige donc à utiliser Adobe Digital Editions pour récupérer votre ebook et vous limite l’utilisation (6 copies).
Mais d’autres préfèrent utiliser un watermark, qui simplement inscrit votre nom sur votre copie (histoire que si elle finit par se balader sur le net, on pourra retrouver son propriétaire initial) et vous pouvez utiliser l’outil gratuit Calibre pour gérer votre bibliothèque.
A noter qu’il y a régulièrement des promotions sur les ebooks de certaines maisons d’éditions.
De plus, vous trouvez facilement des classiques gratuits puisque tombés dans le domaine public (notamment sur feedbooks, par exemple).
Par contre, j’ai voulu tester des mangas en ePub sur ma liseuse mais jamais réussi à faire marcher, n’obtenant que des pages blanches. Il faut dire que niveau poids du fichier, c’est un peu violent : là où un roman sera entre quelques Ko jusqu’à 5 Mo (pour The Witcher par exemple), un manga va dépasser les 60 voir les 100 Mo…
Je découvre en faisant quelques recherches que les BD sont souvent en format “ePub fixed layout”, un format spécial livres graphiques qui empêche tout remise en page et n’est pas compatible avec les liseuses mais uniquement PC et tablettes au travers d’applications. OK, donc pas de BD en ePub sur la liseuse, il faut sans doute tester en PDF.
Lectures gratuites (et légales) :
Avec le confinement, plusieurs éditeurs proposent des titres de leur catalogue en accès ou en téléchargement gratuits :
– La Fabrique : propose 10 livres en téléchargement gratuits sur son site.
– Les éditions La Découverte proposent de la lecture en ligne, dont Chez soi de Mona Chollet ou Fabuler la fin du monde de Jean-Paul Engélibert.
– Les éditions Libertalia proposent plusieurs ouvrages en téléchargement gratuit, dont Mon histoire de Rosa Parks.
– Les éditions du Seuil proposent également des livres en lecture gratuite sur leur site.
– Les éditions Au diable Vauvert proposent 30 titres en ePub gratuits du 31 mars au 3 mai (pas encore effectif quand j’écris ces lignes, le temps que ce soit à jour sur les sites de vente).
– Les Liens qui libèrent proposent quelques livres en lecture gratuite.
– Le site #ConfinementLecture, lancé le 20 mars, vous propose de recevoir des ebooks gratuits contre votre email.
- BD numériques
J’ai longtemps été réticente à la BD numérique, le format me semblant nettement plus contraignant que pour les livres sans image. Et puis j’ai fini par tester, notamment par manque de place sur mes étagères. Et j’avoue que c’est aussi assez pratique, même si loin d’être parfait.
J’avais commencé avec Sequencity car ils travaillaient avec des librairies BD indépendantes… avant d’être rachetés par Leclerc. Je ne vais déjà pas dans les supermarchés pour mes achats nourriture, ce n’est pas pour y aller pour la lecture… Je me suis donc résolue à migrer sur Izneo (même si c’est Fnac derrière…).
Le principe est simple, sur PC, par le site Izneo, ou par l’application sur tablette ou smartphone, on accède à un catalogue de BD. Par contre, contrairement aux ebooks, ici pas de fichier physique à télécharger, mais une lecture directe sur le site ou l’appli. Donc, si le site ferme un jour, on perd les BD “achetées”. Certes, on télécharge bien quelque chose depuis l’appli, mais les fichiers ne sont lisibles que par l’appli.
Il y a des avantages certains. Les prix sont assez intéressants – 4,99€ pour un manga classique, 27,99€ pour une intégrale de Strangers in Paradise qui coûte 39,95€ en papier, 9,99€ pour un tome du comics Saga contre 15,50€ en papier, etc. Il y a même régulièrement des promo, pour le lancement d’un nouveau tome, ou une occasion particulière.
On ne galère pas niveau lecture avec le format de l’objet physique qui n’est pas toujours très pratique, on gagne évidemment beaucoup en place de rangement – raison n°1 de mon intérêt pour la BD numérique pour moi – et on n’a pas peur d’avoir des soucis d’impression ou de pages mal coupées.
Cela n’empêche pas quelques problèmes, notamment liés à Izneo. Leur application n’est pas super pratique, je trouve notamment que la navigation durant la lecture n’est pas facile (celle de Sequencity me semblait plus simple, mais je ne l’ai pas retestée récemment). J’ai très souvent un problème dans des BD francophones, où il manque une page blanche au début, ce qui décale tout, cassant ainsi les pages doubles. Je leur ai signalé plusieurs fois, ils m’ont répondu qu’ils devaient voir ça avec les éditeurs et… rien.
Il y a aussi des problèmes de BD disponibles sur le site et qui n’apparaissent pas sur l’appli, il faut alors les ajouter dans sa liste de souhait sur le site pour les retrouver dans l’appli…
Bref, il y a des bugs (mais l’appli évolue régulièrement et ils répondent vite aux commentaires sur Google play).
Et évidemment, toutes les BD du marché sont loin d’être disponibles en numérique.
La fonctionnalité eazycomics, qui permet de lire case par case, ne m’intéresse pas – les BD sont pensées pour le moment pour une lecture par page, pas par case, ça n’a donc qu’un intérêt limité -, j’ai donc peu testé. Pas trop testé non plus leur abonnement, qui permet d’avoir un accès illimité à un catalogue de 4000 BD, avec de nouveaux ajouts chaque semaine.
Même si je préfère la lecture d’une BD papier – c’est plus simple, plus accessible et pas besoin de savoir s’il nous reste assez de batterie… -, j’en achète régulièrement en numérique pour tester de nouvelles séries ou limiter l’encombrement de mes étagères. J’ai même acheté une tablette 10 pouces justement pour faciliter la lecture. De manière générale, si une BD est disponible en numérique, je la prends dans cette version (à moins d’une bonne raison), surtout pour les mangas (qui cumulent vite un certain nombre de volumes).
Cela n’empêche pas que je continue régulièrement à aller me ruiner à Momie BD…
Lectures gratuites (et légales) :
Quelques éditeurs proposent des lectures gratuites en ces temps de confinement :
– Sur son fil twitter, Glénat Manga met chaque jour en ligne un manga numérique dispo pour 48h. L’éditeur a d’ailleurs mis en place une page spéciale sur son site.
– Sur son site, Atrabile va proposer le téléchargement en PDF de certains titres épuisés. Pour commencer, Brendon Bellard de Frederik Peeters.
– Sur son site, FLBLB va ajouter régulièrement des BD en PDF, avec pour commencer Le profil de Jean Melville par Robin Cousin et Voyages en Egypte et en Nubie de Giambattista Belzoni par Grégory Jarry, Nicole Augereau et Lucie Castel.
– Sur leur site, les éditions Delcourt vous proposent une offre pour découvrir quelques BD.
– Sur les réseaux sociaux, L’Association annonce la mise en ligne gratuite de L’An 01 de Gébé.
– Dargaud propose également sur son site des albums en lecture gratuite.
– Rackham vous propose des BD en PDF à télécharger sur son site.
– Canal BD répertorie un certain nombre de BD en lecture gratuite.
– Akata rejoint le mouvement de Glénat et met en ligne chaque jour le volume 1 d’une série gratuitement pour 48 heures.
– La boîte à bulles propose une BD à lire chaque jour.
Vous le voyez donc, il y a largement de quoi faire en numérique. Ce qui n’empêchera pas d’aller refaire un tour en librairie une fois la phase confinement terminée : il va falloir soutenir les petits commerces et les auteurs.
Je lis aussi principalement numérique depuis plusieurs années (mon dernier déménagement m’a fait prendre la mesure de mon problème quand j’ai du louer un petit camion pour déménager juste mes bouquins… bon, il était rempli au tiers, mais quand même.)
Pour les bouquins, j’achète sur ama*one, et j’utilisais l’app de Kindle sur mon mac, mais l’interface est basique et ne permet pas vraiment de trier correctement ni surtout de voir clairement ce qu’on a déjà lu. j’ai donc fini par installer Calibre pour dé-DRMer et avoir un classement clair (mais j’ai dû faire des recherches et installer une version plus ancienne de Kindle app pour que ça marche, ça a pris du temps.) Mais bon, ça marche bien maintenant. Je continue à lire sur mon Mac, souvent version epub sur le lecteur intégré de calibre et depuis que je peux voir clairement ce qu’il me reste à lire, je peux plus facilement plonger dans la pile à lire et m’empêcher d’acheter impulsivement (je met sur des listes, à la place).
Pour les BD, en général j’achète en papier et je me suis réabonnée à Spirou après plusieurs décennies, mais Iznéo n’est vraiment pas pratique comme site, même si je trouve leur lecteur relativement facile d’utilisation. Je ne me vois pas l’utiliser régulièrement pour lire des BD, par contre.
Pour les mangas, c’est simple pour moi comme je les lis en japonais. J’utilise le magasin en ligne Honto depuis très longtemps (avant, pour les mangas papier) et ils ont une app de lecture de contenu digital dédiée, basique mais pratique. Ils ont souvent des promos immédiates sur les achats, et beaucoup de découverte gratuite de premiers tomes, et du tachiyomi pour lire les première pages d’un volume gratuitement pour se décider. C’est le bonheur total pour moi, qui achète des mangas au japon depuis plusieurs décennies, de pouvoir lire sans un délai de plusieurs mois (et sans frais d’expédition!).
Je n’ai jamais réussi à me faire aux liseuses et leurs écrans grisâtres. J’avoue que je ne lis pas grand chose en ePUB (j’ai 5-6 bouquins dans ma biblio Calibre dont 3 des Éditions H) et j’ai abandonné l’idée d’en faire pour les Éditions H (trop de travail pour réussir à faire quelque chose qui me convienne, le fixed layout étant une horreur, j’ai testé sur “Numérologie 2014” et récemment sur “Elle qui se laissait dévorer”) : je ne jure que par le PDF.
Avant, je lisais les PDF presse sur une tablette Galaxy 10″ et c’était pas mal du tout. Mais je l’ai remplacée par un transformable en écran large, et c’est mal adapté au manga comparé au ratio 4/3. Du coup, je lis mes BD en PDF sur mon PC portable 17″ (et c’est plus lourd qu’une intégrale Urban Comics, vous pouvez me croire). Mais au moins, c’est sur grand écran 🙂