Série en cours (6 tomes) par Eiichi Shimizu et Tomohiro Shimoguchi, éditée en VF par Kurokawa, en VO par Hero’s Inc.
Sens de lecture japonais, 128x182mm, 7,65€.
Premier tome sorti en juin 2015, 224 pages.
Alors que le genre tokusatsu a fait les beaux jours des émissions jeunesse à l’arrivée de la japanime en France (il y a quoi.. 20, 30 ans ?), marquant toute une génération de gamins biberonés à San ku-kai ou X-or entre deux épisodes de Dragon Ball ou Les chevaliers du zodiaque, leur version manga n’a elle jamais trop eu les honneurs de la publication. En dehors des vintage Cyborg 009 ou Kamen Rider, nous n’avions encore pas eu à ma connaissance droit à une version moderne de ces mythiques guerriers si classiques dans la culture populaire japonaise (OK, Kikaider code 002 chez Panini il y a plus de 10 ans…).
Débarque alors chez Kurokawa Ultraman d’Eiichi Shimizu et Tomohiro Shimoguchi (déjà associés sur le titre Kurogane no linebarrels chez Glénat), reprenant donc un héros de la TV japonaise créée par Eiji Tsuburaya en 1966.
Autrefois, Shin Hayata est devenu Ultraman pour défendre la planète des attaques de menaces extraterrestres. Une fois la paix revenue, l’entité alien a quitté son hôte humain qui a tout oublié… Mais pas son corps.
Quelques décennies plus tard, de nouvelles menaces apparaissent. Shinjirô, le fils de Shin, héritier des pouvoirs hors du commun de son père, va devoir faire face à ses responsabilités…
Je voudrais me la jouer provoc, je dirais que pour un tokusatsu, c’est plutôt pas mal ! (Ouh ! Ouh ! hurle la foule en lançant des kiwi trop mûrs !) (Je n’aime pas les kiwi).
Disons que je vois le style tokusatsu comme assez “limité” (peut-être, sans doute même, à tort) : des méchants qui veulent détruire/conquérir le monde, un gentil au grand cœur qui déboule, décroche une super armure, fait trois pirouettes, se rétame parce que le méchant est vraiment trop fort, puis comprend qu’il est le seul espoir de l’Humanité, devient super fort et achève le bad guy avec son super-coup. Ouf, la planète est sauvée jusqu’au prochain mégalo monstrueux qui débarque. (Je sais, j’ai aussi résumé pour la peine une bonne partie des shônen baston, pas pour rien si je n’en lis plus !)
Difficile à partir de là d’être original puisqu’il faut coller aux fondamentaux du genre et cela peut vite devenir lassant avec des combats répétitif, de grands sentiments qui sonnent faux et une vision des choses assez primaire. Pas vraiment le genre de truc qui me donne très envie de me lancer dans le manga…
Mais j’avoue être plutôt agréablement surprise par ce nouvel Ultraman, sachant que je n’avais aucune connaissance sur le personnage d’origine. Les auteurs nous plongent rapidement dans le sujet d’abord en résumant rapidement les précédents exploits d’Ultraman, notamment par le biais du héros d’origine, Shin, qui en est au même point que nous, ne sachant rien de son rôle quelque peu primordial dans cette guerre.
Les personnages sont assez rapidement esquissés, pas besoin d’en faire des tonnes pour ce genre d’archétypes du héros, tout en restant plutôt sympathiques, sans grandes phrases nobles ridicules. Le dessin est maîtrisé, les cadrages très énergiques, la narration rythmée et les phases de combat, ni trop longues ni trop elliptiques, sont assez prenantes. On ne perd pas de temps pour rien, il y a un bon équilibre pour un volume de présentation et de mise en marche de cette nouvelle page de l’histoire du super-héros. Et il faut reconnaître que cette nouvelle armure a de la gueule…
La fin du volume intrigue et laisse présager quelques petites choses sympathiques pour le volume 2 niveau révélations.
Sans oublier le texte sur le créateur d’Ultraman en bonus, fourni et très intéressant, permettant de donner un contexte à ce personnage.
6 volumes sont pour le moment parus au Japon, j’espère quand même qu’on n’est pas parti pour une série trop longue. Mais je serai au rendez-vous du volume 2 prévu pour le 2 juillet… ah ben aujourd’hui en fait.
Tu as attisé ma curiosité, mais j’avoue que le dessin et le style des armures me rebutent un peu. A voir.
Concernant le tokutatsu, le terme regroupe en réalité toutes les productions nippones recourant aux effets spéciaux. Donc aussi bien Ultraman et X-Or, que Godzilla ou les films de science-fiction.