Voilà bientôt cinq mois que j’en ai fini avec Mangaverse et lancé AfterM. Toujours aucun regret, bien au contraire, surtout en ce moment. Car traditionnellement, quand arrive mi-août reprennent les parutions manga après la trêve estivale et c’était habituellement une période difficile à gérer, avec le planning français de nouveau à mettre à jour. Il y a un an, justement à cette occasion-là, l’idée de passer à autre chose de moins pesant avait commencé à germer.
C’est donc la première fois depuis bien des années que je vois la production repartir sans pousser un gros soupir blasé… en dehors du fait que j’ai la tête dans le boulot depuis des mois et que la fatigue se fait un peu sentir de ce côté-là.
Néanmoins, depuis l’arrêt de Mangaverse, je ressens une étrange succession d’impressions quand je me retrouve devant la table des nouveautés manga à la librairie.
D’abord, la surprise : qu’est-ce que c’est que tous ces titres que je ne connais pas ? (En règle générale, ils sont signés Panini ou Tonkam ce qui m’étonne nettement moins 🙂 )
Puis le soulagement : je me suis arrêtée au bon moment, j’aurais définitivement pété un câble avec tous ces titres qui continuent de s’accumuler…
Enfin, la perplexité : mais c’est quoi tous ces titres qui se ressemblent, les innombrables shônen, shôjo dont toutes les couvertures semblent sortis du même moule ? Ce n’est très certainement pas nouveau mais quand on a la tête dans le guidon depuis des années, on ne s’en rend plus compte. Et c’est quand on retrouve un peu de recul que ça saute aux yeux.
Dans un premier temps, je me suis demandée si ça ne voulait pas dire que la production actuelle ne me parlait plus du tout. Que je n’y trouverai plus de quoi lire. Qu’il était temps de passer à autre chose. En fait, non.
Certes, plein de ces titres ne sont pas (plus ?) pour moi mais il y en a quand même d’autres que je prends plaisir à suivre et j’en découvre régulièrement des nouveaux intéressants. Piece, Les enfants de la mer, Bonne nuit Punpun, Ane no kekkon, Kamakura Diary, Dans un recoin de ce monde, Vertical, L’attaque des titans, Gisèle Alain, Seediq Bale, la future anthologie Moto Hagio, Goggles ou Lucika Lucika, Seraphim ou Opus… pour n’en citer que quelques-uns, certains en cours, d’autres à venir qui me tentent beaucoup.
Sans compter que mon intérêt n’est plus focalisé que sur le manga et que certaines prochaines sorties comics du mois de septembre-octobre ont largement de quoi vider mon porte-feuille : Punk Rock Jesus, Petrograd, Saga 2, Off Road ou Locke & Key 5 (argh, repoussé au 25 octobre !!)… Et d’autres titres intrigants, comme The Massive ou Tony Chu…
Alors pourquoi se plaindre avec tout ça à découvrir ? Et tous ces titres déjà sur mes étagères et que je n’ai soit pas eu le temps d’ouvrir jusque-là soit que je n’ai jamais terminés. En effet, l’expérience Rétrospective de Mangaverse de cet été m’a permis de retrouver des séries sur lesquelles j’avais pu déjà écrire avant qu’elles ne soient achevées. Et que je n’ai jamais terminées, à l’époque, tout en accumulant les volumes. Tous ces titres à portée de main !
J’espère d’ailleurs que ce retour d’anciennes chroniques de Mangaverse vous a plu, peut-être fait découvrir quelques petites choses. Place désormais à de l’inédit, dès la semaine prochaine. Je n’ai pas pu prendre autant d’avance que je l’espérais mais il doit y avoir 8 chroniques en attente…
En cette période de rentrée, il y a sans doute plein de petites (et peut-être grandes) choses qui peuvent nous déprimer, nous chagriner ou nous inquiéter. Alors même si tout n’est pas parfait non plus côté édition – on peut toujours trouver une raison de râler, à tort ou à raison -, n’oublions pas la chance que l’on a de pouvoir profiter d’un choix riche et varié, réjouissons-nous d’une offre plutôt dynamique dans les rayons BD de nos librairies préférées ! Rien de tel qu’une belle lecture pour égayer un quotidien un peu terne !
j’ai bien aimé revoir apparaître des ouvrages un peu tombés dans l’oubli, donc, oui, bonne idée pour la réédition d’anciennes chroniques (à continuer, pourquoi pas une par mois ?) 🙂
Je vois que tu as décidé d’avoir la “positive attitude” d’un Benoit Peeters à l’opposé de celle, “négative”, d’un XaV de du9 🙂
Pour ma part, si je venais à me plaindre, ça serait surtout qu’il y a “trop” de choses de qualité à lire (ceci dit, je plains les libraires, ça n’a pas l’air de plus en plus dur pour eux, ce qui se répercutera sur les éditeurs les plus fragiles). Mais dans l’immédiat, tu as raison, réjouissons-nous par exemple d’un Kana qui nous propose tant de titres intéressants !
Ni positive ni négative mais un équilibre des deux. Râler quand ça peut faire avancer les choses, être constructif, ne pas hésiter à secouer le cocotier si besoin est, ne pas rester avec un sourire béat quoiqu’il arrive.
Mais ne pas oublier aussi de simplement se réjouir d’une situation à la base quand même pas dégueu pour le lecteur, même si tout n’est pas parfait. Le lecteur est aussi un acteur de la chaîne manga et il a son rôle à jouer. N’être que négatif, c’est ne jamais encourager ceux qui se bougent pour faire les choses bien, n’être que dans le positif, c’est risquer de laisser la médiocrité prendre le pas sur le reste “puisque de toute façon, personne dira rien”.
Dans tous les cas, être constructif pour que les choses évoluent, en encourageant ou en faisant remarquer un problème. On est dans une société qui valorise le cynisme et l’air blasé alors qu’à force, c’est quand même le meilleur moyen de ne jamais profiter de rien. Halte à la déprime fataliste qui n’apporte rien et décourage les bonnes volontés…
Pour les rétro d’anciennes chroniques, je garde ça en réserve au cas où, oui.