27 septembre 2022

Kiriko

Volume unique par Shingo Honda, édité en VF par komikku en septembre 2016.
Sens de lecture japonais, 132x182mm, 8,50€.

Début octobre, je cherchais une lecture pour une chroniquer d’Halloween. C’est komikku qui a gagné le pompon, pardon, la citrouille, avec la sortie d’un one-shot horrifique Kiriko de Shingo Honda.

KirikoIl y a seize ans, ces six camarades de collège avaient vu disparaître la septième élève de leur petite classe, Setsuko. Maintenant adultes, ils sont invités dans leur ancien établissement désormais abandonné pour lui rendre hommage. Mais ces charmantes retrouvailles virent rapidement au cauchemar sanglant…

Avec deux de ses séries déjà parues en France, Ping Pong Dash !! chez Doki-Doki et Hakaiju chez Tonkam, on savait déjà deux choses de Shingo Honda : il aime les bad boys et les gens qui courent en hurlant. C’est ici évidemment plutôt à la seconde catégorie qu’appartient Kiriko, même si les personnages n’ont pas tellement le temps de courir avant de perdre un morceau vital de leur anatomie.
Comme il le précise dès le début de son titre, Honda voulait faire un manga dans la lignée des films d’horreur japonais. Il emprunte en tout cas totalement aux archétypes des films d’horreur en général. Le groupe qui se retrouve seize ans après un drame est composé de membres clairement désignés : la fille facile vulgaire, le musclé qui se la pète, le binoclard qui fait la gueule et déteste tout le monde, la gentille fille timide et effacée, le rigolo pseudo-artiste et enfin le “héros” assez neutre, généreux, ouvert, sympa. A partir de là, on sait déjà qui va finir en sashimi en premier, là encore c’est un classique. La suite va s’enchaîner avec pas mal de rythme et d’efficacité, à défaut d’originalité… jusqu’à la petite révélation qui apporte un regard un peu différent sur l’ensemble. Et qui pousse à une deuxième lecture pour voir avec un autre point de vue certaines paroles prononcées. OK, ce n’était pas si simple…
kiriko02

Les livres et films de genre servent souvent à pointer et mettre en exergue les failles et les mauvais côtés de la société, ses peurs, ses doutes et ses limites quand craque le vernis social. Kiriko ne fait pas exception, se jouant de l’hypocrisie et de l’importance exagérée accordée à l’apparence, à la notion de réussite avec ces jeunes adultes qui profitent de leur petite réunion d’anciens élèves un peu glauque pour se mettre en valeur.
Pour autant, ces personnages ne sont pas spécialement développés car là n’est pas vraiment le but du manga : on est typiquement dans un slasher, avec tous les codes inhérents au genre. Le but est alors principalement de les voir se faire trucider dans de grands flots d’hémoglobine, avec quelques petits détails typiquement japonais issus du yûrei (oui, moi aussi je sais utiliser Wikipedia…).

Le résultat est un bon one-shot plutôt efficace, bien mené, assez cru mais sans vraiment de complaisance malsaine dans le sort subi par les personnages. La révélation en cours de route apporte un petit plus assez bien trouvé.

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