Depuis leur lancement il y a quelques années, les réseaux sociaux ont bouleversé et réinventé les codes du web. Si je n’y ai pas été sensible tout de suite, résistant avec acharnement à cette mode qui ne me parlait alors pas, je suis bien forcée de reconnaître aujourd’hui m’être plutôt prise au jeu. Quand on en arrive à poster une photo de son petit dej sur Instagram, difficile de rester crédible en affirmant le contraire…
Alors oui, j’ai mis du temps à m’y faire mais aujourd’hui, je le reconnais, je m’éclate. Tous ces réseaux ne sont que des outils, à chacun d’en inventer ses propres règles et son propre mode d’utilisation.
Pas de profil FB perso de mon côté mais une page FB consacrée au site, à ses mises à jour, à des liens portant principalement sur des sujets abordés par AfterM, et parfois aussi à des questions, l’outil permettant un contact façon forum sans en avoir les inconvénients (j’ai passé suffisamment de temps à installer, arranger, bidouiller, modérer le forum Mangaverse pour le savoir). C’est le lien direct entre AfterM et ses potentiels visiteurs.
Et pas besoin de compte FB pour y accéder, la page est ouverte à tous.
Côté Twitter, j’y suis plutôt active également comme le prouvent les quelques 2700 tweets en quatre ans. Y sont d’abord retweetés automatiquement mes statuts FB mais au fil des mois, j’ai commencé à m’en servir également pour causer un peu. Répondre à des tweets sur des sujets comme le féminisme ou la lutte contre les LGBTphobies, taper la causette avec de nouvelles connaissances, garder le contact avec des anciennes, poser des questions et beaucoup apprendre au fil de certaines discussions. J’ai remis en cause beaucoup d’a priori et de préjugés grâce à cet outil.
Avec 140 caractères, il n’est pas toujours évident de bien se faire comprendre mais il suffit parfois de quelques mots bien trouvés pour faire passer une idée forte et faire évoluer des mentalités. Du moins, celles assez ouvertes pour ça, d’autres sont définitivement trop enfermées dans leurs certitudes et leur haine pour accepter d’y laisser entrer une idée nouvelle (l’extrême-droite et les réac de tout bord sont hélas également très actifs et efficaces sur cette plateforme).
Bref, j’adore Twitter malgré, ou grâce à, ses limitations.
J’ai également un Tumblr mais m’en sers assez peu. En fait, je n’y écris pas, il me sert plutôt de pense-bête, de réserve de liens tumblr intéressants, où d’autres ont développé des idées et des sujets qui me parlent.
Ce n’est sans doute pas là que je peux aller pour me remonter le moral vu les billets que j’y ai reblogués mais c’est un peu comme mes favoris Chrome, où je garde notamment des liens vers des textes à lire.
Et puis il y a le petit dernier, Instagram. J’y suis venue vraiment sans enthousiasme, juste pour voir, par pure curiosité sans trop y croire. Et je suis tombée en plein dedans.
Depuis l’acquisition d’une nouvelle tablette avec APN intégré, mes chiens me fuient, ils en ont marre d’être pris pour cibles. J’ai également développé une addiction aux photos de teckels à poil dur qui frise le pathologique, poussant des petits glapissements de joie quand une nouvelle est postée (même si bien sûr, mon chien reste le plus beau, mais la concurrence est rude !!).
J’essaie néanmoins de contrebalancer avec quelques photos liées à la BD de temps à autre histoire de garder une certaine crédibilité (ah ?). Je reconnais néanmoins le côté assez risible et ridicule de la chose quand je me surprends à chercher ma tablette pour prendre une photo Instagram. D’un autre côté, c’est un peu la joie infantile du nouveau joujou. Cela reste bénin et inoffensif tant qu’on garde le contrôle et qu’on se fixe des limites simples.
Bref, au delà du blog AfterM, qui m’a permis de ne plus avoir à jonglé entre 4 sites comme je le faisais à l’époque de Mangaverse, je m’amuse tranquillement sur les réseaux sociaux.
Mais pourquoi une telle réussite pour ces outils ? J’y réfléchissais ces derniers jours, d’où ce billet, et peut-être n’est-ce pas si inutile que ça…
En quelques années, l’informatique a envahi la vie de millions de gens qui il y a encore 30 ans n’auraient jamais imaginé être connectés en permanence au reste du monde.
Bien sûr, il y a des abus, bien sûr, cela peut paraître ridicule quand des couples vont au restaurant, s’installent, ne s’adressent pas la parole de tout le repas, le nez plongé sur leur smartphone.
Bien sûr, on peut survivre sans avoir besoin de lire le mail dans la seconde où il arrive dans la BAL, bien sûr il faut préserver des moments où on décolle son nez de ses multiples écrans pour regarder un peu autour de soi et profiter de ce que l’on vit. Bien sûr. Je suis la première à continuer à me balader avec un vrai livre dans mon sac pour les petits moments d’attente ou les voyages en train. Et après tout, on n’a pas attendu Internet pour ne pas s’adresser la parole dans les transports en commun.
Et peut-être qu’on a un peu besoin de tout ça.
Avec Internet, et au delà de ça les moyens d’information actuels, on est au courant de la dernière catastrophe humanitaire, des morts à l’autre bout de la planète, des migrants désespérés dont les embarcations de fortune chavirent à la moindre vague, de la nouvelle épidémie d’Ebola ou des assauts sanglants de telle secte fanatique, des propos haineux de tel politique en mal de médiatisation et de populisme puant… Bref on est facilement assaillis de toute part de nouvelles plus glauques, mauvaises, lourdes, nerveusement épuisantes les unes que les autres. On se sent souvent impuissants, dépassés, désespérés, en colère face à ce flot de négativité qui nous submerge.
Alors peut-être pour contrebalancer tout ça, on poste pour exister, à notre échelle. Pour dire “moi aussi je suis là, je fais partie de tout ça mais à ma manière”. On montre nos joies, nos coups de gueule, nos petits bonheurs, nos futilités, nos étagères de BD ou nos chiens, notre dernière paire de pompes ou notre nouvelle addiction sucrée, bref ce qui compose la partie plus légère de notre quotidien pour exister au delà de toutes ces mauvaises nouvelles. Parce que l’humain reste, même planqué dans sa caverne informatique, un animal social qui a besoin des autres pour vivre, évoluer, échanger, partager. Et que si tout ce qu’il voit autour de lui n’est qu’anxiogène, il lui faudra plus que quelques antidépresseurs pour continuer.
Ce n’est ni mieux ni moins bien qu’un éternel “avant” qu’on aime ressortir alors que cet “avant” idéal n’a jamais vraiment existé. C’est simplement différent, parfois navrant, même souvent désespérant au point qu’on se demande pourquoi on reste connecté à toute cette merde.
Et puis on tombe sur une photo de chaton, une petite anecdote marrante, un billet de blog intelligent qui pousse à la réflexion, une vidéo bien foutue, un crowdfunding qui donne envie d’aider un peu, une création bluffante… et on continue d’avancer, avec ses moyens, ses limites, ses espoirs, ses chances, ses doutes, ses futilités, ses colères et ses envies. Et ce n’est déjà pas si mal.
Très bon article dans lequel je me reconnais 🙂
Comme tu le soulignes, ce ne sont que des outils, pas des finalités. Une fois qu’on s’est fixé des limites, ce sont des moyens fun et sympas pour s’informer et discuter avec des personnes intéressantes (Je rappelle que tu es ma contributrice n°1 pour 2013 sur twitter si ce n’est pas un signe, ça !).
PS : Suivez moi sur twitter, c’est dans un lien de mon blog (lisez-le aussi, hein !)
Je vais probablement passer pour un con, mais c’est quoi Instagram ?
La première chose que j’ai appris en arrivant sur internet (dans les années çà) c’est à préserver mon anonymat. Donc un site comme Facebook où nombre d’utilisateurs donnent des renseignements de l’ordre du privé de leur plein gré, cela me dérange ; je n’ai jamais créé un compte.
Par contre, j’ai un compte Twitter que j’utilise essentiellement pour suivre l’actualité, et parfois pour discuter (comme hier avec les individus ci-dessus). Mais l’interaction avec mon blog est minimale : j’y poste parfois des liens vers mes derniers billets, mais mon blog lui-même ne renvoie pas vers mon compte Twitter.
A la base, je ne suis pas une créature très sociale. Donc les réseaux “sociaux”, forcément, ce n’est pas mon truc. Mais ce que je constate aussi, c’est que si j’ai été très technophile à une époque, je le suis de moins en moins. Par exemple, je n’ai pas de smartphone, mon téléphone ne fait que téléphone et ne possède même pas d’appareil photo. Ce que j’ai compris avec le temps, c’est qu’internet est un média extrêmement gourmand en temps et en attention ; donc y avoir accès en permanence, certes ce serait pratique, mais il est aussi bon de déconnecter (ne serait-ce que pour avoir une excuse pour ne pas travailler en dehors des heures de bureau).
Instagram, c’est un service de partage de photo. Aucun intérêt si tu n’as pas toi-même un smartphone ou une tablette pour envoyer des photos, mais sinon c’est juste vite addictif 🙂 (sans doute parce que totalement inutile en soi :))
Je ne suis pas non plus du genre social. Pour ça que j’ai résisté un bon moment. Pour ça aussi que je ne veux pas de profil FB (je distingue très clairement moi en tant qu’individu et ma personnalité internet). Mais quand on prend ce qu’il y a à prendre, selon ses envies et son caractère, c’est parfait.
D’ailleurs, je ne savais même pas qu’il était possible de créer une page Facebook pour un site/blog sans avoir de compte personnel.
En tout cas à l’époque, j’y étais arrivée. Même si j’ai créé un profil (bidon) après coup pour voir si ça permettait des trucs en plus (non :)). Mais vu que FB change les règles constamment…
Bon à savoir, je verrai si je me laisse tenter pour ce service en particulier. Merci.
J’avoue ne cliquer que rarement sur tes liens FB car ça met un temps fou à charger, mais sur Twitter, je te harcèle pas mal quand même, ça rattrape ^^;;
Je suis assez accro à cette plate-forme aussi car pour partager et interpeler, c’est très simple et intuitif. J’ai appris des tas de choses avec (et acheté plein de choses à cause de).
Si tu aimes les photos de tout et rien, tu as Pinterest ! C’est assez génial, même pour une non-créative comme moi, car tu peux ranger tes « épingles » par catégorie pour trouver de l’inspiration plus tard.
Tu as des chiens ? Bon sang, je n’en vois qu’un. Je me savais peu physionomiste, visiblement, ça marche aussi pour les animaux.
Bien sûr, il y a des abus, bien sûr, cela peut paraître ridicule quand des couples vont au restaurant, s’installent, ne s’adressent pas la parole de tout le repas, le nez plongé sur leur smartphone.
Boulet avait fait une chouette note sur ce sujet, avec un couple dans le métro, chacun les yeux rivés sur son portable… pour s’envoyer des petits SMS. Très mignon !
Bref on est facilement assaillis de toute part de nouvelles plus glauques, mauvaises, lourdes, nerveusement épuisantes les unes que les autres. On se sent souvent impuissants, dépassés, désespérés, en colère face à ce flot de négativité qui nous submerge.
Oui mais on peut choisir d’ignorer ce que l’on veut – aussi horrible que ce soit. On n’est pas obligés de tout subir et de tout recevoir. La technologie existe, autant savoir s’en servir ^^
Key > oui, m’sieur !
Vu le temps que je passe déjà sur Instagram, je vais éviter Pinterest 😀
J’ai deux chiens. Bon, ils ont un peu les mêmes couleurs mais ce n’est pas la même race. Et si je dis à mon fier Teckel de 3 ans qu’on l’a confondu avec la vieille Cairn terrier de 14 ans, il va être très très vexé 🙂
On n’est effectivement pas obligés de tout subir, bien sûr. Mais à moins de tout couper (ce qui reste possible quand cela fait “trop”), que ce soit entre la TV et le web, il suffit de 10 minutes pour se faire submerger. Rien que sur Twitter, ma TL déborde souvent de nouvelles plus odieuses les unes que les autres. Il suffit bien sûr de ne pas regarder. Mais cela créé un climat constant assez anxiogène qui justement, selon moi, explique le succès des réseaux sociaux pour leur côté futile qui permet de décompresser.
“Et puis on tombe sur un billet de blog intelligent qui pousse à la réflexion”. Cette phrase résume parfaitement mon sentiment à la lecture de ton billet. Très bonne réflexion que je partage. Je ne commente pas souvent ton site mais je le consulte toujours avec plaisir. Bonne continuation! 🙂
Les blogs, c’est nul (sauf celui d’Adrien, trop génial). Twitter, je n’en comprends pas l’intérêt tellement c’est superficiel et FB, c’est de la merde en branche tant il n’y a rien à en sortir. Quand à Pinterest & co…
Voilà mon point de vue sur Internet 2.0 ! 🙂
Une réaction rétrograde et ignorante qui ne m’étonne guère de toi, Herbv ! 😉
Je sais bien que tu réponds en mode troll gratuit juste pour rire et qu’il ne faut pas chercher plus loin… mais je t’avoue que c’est exactement le genre de commentaire bas-du-front qui me saoule un peu en réponse à un billet que je me suis emmerdé à développer et travailler.