9h, dans le bus mais décidément, le bus sera toujours en retard tant qu’on aura ces gros travaux sur la ligne. Au moins, le trajet de ce matin est plus calme qu’hier. L’avantage d’arriver à 9h20 en ville, c’est que je fonce directement à la salle Pierre Lamy pour ma séance de 9h30 et que je n’ai pas à faire la queue sous le gros soleil. L’inconvénient c’est que la salle est déjà bien remplie et que c’est la galère pour trouver une bonne place… Oh le duo Cloneweb, toujours bien placé.
Finalement, je m’en sors encore une fois plutôt bien, juste derrière les traducteurs en simultanée et en bout de rangée. Parfait.
Nous sommes donc là pour le Work In Progress consacré à The Breadwinner, le long métrage de Nora Twomey, qui a déjà travaillé sur les excellents Brendan et le secret de Kells et Le chant de la mer.
Pour le coup, on s’éloigne ici des côtes irlandaises pour l’Afghanistan, plus précisément Kaboul. En effet, c’est l’adaptation du roman jeunesse du même nom écrit par Deborah Ellis (qui a d’ailleurs cédé les bénéfices de cet ouvrage à une association pour les femmes afghanes), sorti en France sous le titre Parvana, une enfance en Afghanistan.
C’est l’histoire de Parvana, une jeune fille de 12 ans vivant à Kaboul en 2001. Inutile de dire que la vie y est difficile, surtout pour les femmes, qui n’ont le droit à aucune existence sans la présence et la protection d’un homme. Parvana ne peut sortir que sous la surveillance de son père, blessé de guerre, et pendant leurs longues heures sur le marché de Kaboul, il lui raconte des histoires sur leur pays. Un moyen pour la jeune fille de fuir quelque temps l’injustice et la dureté de sa vie dans le monde de ses rêves.
Puis son père est enlevé par les autorités et la famille se retrouve coincée. Sans l’homme de la maison, impossible de sortir, de vivre. Parvana décide alors de prendre sa place et de devenir un garçon. Pour pouvoir sortir travailler et tenter de retrouver son père…
Forcément, une histoire comme ça, avec un tel questionnement sur la place des femmes, ça ne peut que m’intéresser. On notera d’ailleurs qu’Angelina Jolie est productrice exécutive sur le film tandis que Malala Yousafzai, la jeune prix Nobel de la paix, conseille ardemment le livre comme lecture pour toutes les filles du monde.
Au départ il était prévu d’en faire un film en prises de vues réelles. Mais c’est l’animation qui a été préférée car rendant le film plus accessible au premier public du livre, les jeunes, permettant de ne pas paraître trop sombre ou pesant tout en apportant beaucoup de profondeur.
Le travail s’est fait principalement entre l’Irlande et le Canada. Ce n’était évidemment pas simple car l’Afghanistan a beaucoup changé entre 2001 et aujourd’hui, on s’en doute. De plus il fallait réussir à respecter la vie des afghans et notamment des afghanes, leur manière de vivre, tout en réussissant à parler à tout le monde. Qu’il n’y ait pas de barrière de compréhension entre des enfants d’Afghanistan et des enfants en Occident. Réussir à être mondial sans perdre la spécificité du pays. Il leur a fallu trouver ce qui pouvait parler à tous, quelque soit le lieu : l’importance de la famille, de l’amour, du refuge. Pour les Afghans de l’époque, c’était de la survie au jour le jour, l’important était d’avoir de quoi manger pour aujourd’hui et demain, on verra.
D’ailleurs, il y a eu une véritable volonté de rester proche de ce pays. Les acteurs de doublage ont été trouvés dans la communauté afghane de Toronto, ils sont tous originaires de cette région du monde et ont travaillé pendant cinq jours pour enregistrer tous les dialogues.
Ciaran Duffy, directeur artistique, nous a parlé lui de son travail sur les décors. Qui se devaient d’être intimidants, assez sombres pour bien montrer la difficulté pour Parvana d’exister dehors en tant que jeune fille. Contrairement à son pays des rêves, lui très coloré, joyeux, exubérant, reprenant un style d’animation d’éléments découpés – qui a d’ailleurs demandé énormément de travail aux équipes tant le responsable de cette partie voulait pousser la finesse des détails.
Le but des décors de Kaboul n’était pas d’être beau mais vrai, permettant de plonger le spectateur directement aux côtés des personnages. Difficile d’ailleurs de trouver des images de travail de Kaboul en 2001, où les photos étaient interdites. Ils ont dû se fier aux photos actuelles et extrapoler.
Au fur et à mesure du film, tandis que Parvana gagne en assurance et en force, l’extérieur lui paraît moins intimidant, moins effrayant et ça se reflète aussi bien dans les décors que dans ses postures, quand elle devient plus indépendante. Mais elle reste pourtant la même Parvana, il fallait donc bien trouver l’équilibre dans son évolution.
Au fur et à mesure de la présentation par l’équipe du film, ils nous montrent des storyboards, des bouts d’animation, la colorisation, le composing. Le rendu est assez fabuleux et les quelques images dévoilées donnent envie.
Le film est prévu pour sortir en novembre aux Etats-Unis et dans les mois suivants pour l’Europe. Que dire à part que j’ai hâte ? Et je ne dois pas être la seule, vu le tonnerre d’applaudissements de la salle à l’issue de cette magnifique séance.
(En plus, pour une fois, on va avoir une femme réalisatrice de long métrage d’animation. C’est tellement rare !!)
Bande-annonce du film :
On sort de cette séance à 10h50 et je file me pose à La bicyclette rose devant des pancakes frais et un jus d’orange pour taper ce début de chronique.
Et à midi, je vais pouvoir décoller pour continuer cette journée avec au moins une séance à 14h, et selon mon état et mon envie, une à 16h.
Oui, bon en fait, je ne ferai pas la séance de 16h. La chaleur me flingue – mais comment font ces gens en plein soleil sans chapeau ?? – et mes yeux font des leurs. Je pensais faire un petit tour à la VR en attendant 14h mais mon oreille interne n’appréciera certainement pas l’initiative. Je me pose donc tranquillement à la bibliothèque de Bonlieu, après un petit tour à la librairie 9e quai, pour reprendre un peu ce compte rendu. Oh une petite exposition sur la série des Il était une fois… Hop, quelques photos.
A 14h, ce sera ma séance des courts métrages n°2. Il pourrait y avoir quelques films intéressants, pour ce que j’en ai vu sur l’Officiel.
(Saut dans le temps : après séance…)
Et on arrive au final à 29 points sur 45 pour 9 courts métrages. Ça ne rigole pas beaucoup pour le moment cette année mais il y a des courts plutôt forts, sur le thème des réfugiés ou de l’Histoire… A n’en pas douter, j’en reparlerai lors de mon récap de fin de semaine. Surtout que je pense aller aux petits dej du court demain matin pour en savoir plus sur ces films.
On sort à 15h30 et je décide donc de rentrer. La température est insupportable, je fuis les endroits au soleil et apprécie de me retrouver, pas vraiment au frais, mais au moins chez moi pour finir ce compte rendu.
Une journée peut-être courte mais assez riche tout de même.
Rendez-vous demain ?
j’étais à la séance de Loving Vincent à 16h Gde salle , salle archi-comble, et à la fin +10min d’applaudissement et standing ovation du public !
Très bon film qui techniquement ouah l’animation en peinture à l’huile claquait ! Film pour moi à voir 😉
Il faudra que je trouve à le voir, de toute façon, celui-là. Je ne regrette pas d’y avoir renoncé mardi parce que… fatigue… Mais c’est sûr que la séance devait être top !