Série en cours par Jim Zub et Steve Cummings, éditée en VF par Glénat Comics, 185x283mm, 160 pages, 14,95€.
Volume 1 paru le 08/03/17.
Nouvelle série chez Glénat Comics, Wayward est signée Jim Zub et Steve Cummings. Prenons l’avion pour Tokyo…
Rori, un an après le divorce de ses parents, débarque de son Irlande natale où elle vivait avec son père pour rejoindre sa mère à Tokyo. Ayant un pied dans chacune des deux cultures, c’est vers le Japon que son cœur la porte mais son nouveau quotidien va rapidement prendre un tour inattendu. Sa mère, couturière, étant toujours absente, la jeune lycéenne va faire la connaissance d’Ayane et Shirai, deux autres adolescents pourvus de pouvoirs particuliers. Elle-même commence à voir des choses étranges…
Amatrice aussi bien de mangas que de comics, je ne pouvais évidemment pas passer à côté de cette nouvelle série, trouvant ses inspirations dans les deux cultures.
En soi, la base de l’histoire est des plus classiques : une adolescente se découvre des pouvoirs quand elle se retrouve face à des monstres, sa mère lui ayant caché quelques petits détails sur ses propres activités. Bien qu’ayant toujours rêvé du Japon, elle gère un peu difficilement son arrivée nippone, et les quelques amis qu’elle arrive à se faire sont eux-mêmes des intrus : Ayane la fille-chat, Shirai le mangeur d’esprits, Nikaido, le gamin pauvre qui manie les émotions (il en reste une qui apparaîtra au début du volume 2). Pas vraiment la bande de copains avec qui voir un film avant d’aller rigoler au fast-food du quartier…
Ce premier volume ne se fait donc pas vraiment remarquer par l’originalité de sa trame ni de ses personnages, assez classiques. Les dialogues sont même un peu fades, basiques et j’espère qu’au fil des relations qui vont se nouer et des épreuves qui devront être traversées, on aura droit à quelque chose de plus recherché.
Néanmoins, les différents pouvoirs sont assez sympa et peuvent permettre quelque chose d’un peu différent que juste “pétons la gueule des méchants”. De plus, l’ambiance qui s’installe petit à petit a quelque chose d’intrigant. On est assez loin de l’image exotique du Tokyo hyper-technologique avec ses énormes enseignes lumineuses qu’on aime nous montrer dans les médias. Les lumières sont ici plutôt sombres, on reste dans les petites rues, les ruines, les bâtiments désaffectés, le métro. Le dessinateur vit au Japon et parvient à restituer une atmosphère du quotidien, avec un côté “banal”, usé, qui ne fait pas décor de carton-pâte, tout en rendant “vraisemblable” l’existence de monstres : le Japon et ses yôkai, ses tengu, ses kappa, ses kitsune, tout ce bestiaire du folklore qui a tant inspiré des mangaka comme Shigeru Mizuki. On ressort constamment l’expression cliché “le Japon, entre tradition et modernité” quand on parle de ce pays, ici ce serait la modernité du quotidien face aux monstres traditionnels qui au détour d’une rue apparaissent et font basculer dans tout autre chose.
Ce premier tome a quelque chose d’intrigant même s’il reste assez sage et classique pour un début. Le dessin est plutôt accrocheur, blindé de détails sans en faire trop, la narration assez rythmée et s’il manque pour l’instant un petit truc en plus pour que j’accroche totalement, un deuxième tome déployant tout le potentiel de son histoire pourrait bien emporter totalement mon adhésion.