Série en cours (2 tomes) par Mei Nagano, éditée en VF par komikku, en VO par Shinchosha.
Sens de lecture japonais, 130x180mm, 7,90€.
Premier tome sorti en avril 2015, 192 pages.
komikku continue d’étoffer son catalogue avec cette fois-ci un manga d’aventure, Le berceau des mers de Mei Nagano.
Le maître de Monica, dont elle s’occupait du jeune fils Evan avec amour, a disparu en mer voilà un an, la laissant seule à la merci d’un oncle violent. Le petit garçon sur lequel elle avait juré de veiller est désormais entre les mains du frère du disparu, qui n’a d’yeux que pour l’héritage. Mais, ragaillardie par l’espoir que son ancien maître soit toujours vivant, la jeune fille embarque avec son petit protégé sur un navire en partance pour l’Amérique…
Nouvelle (?) venue dans le monde du manga, Mei Nagano nous propose ici sa première œuvre dont le style aussi bien graphique que l’ambiance me font penser à The Earl and the Fairy d’Ayuko (chez Glénat). Angleterre de la révolution industrielle, jeune fille enflammée et volontaire, grande aventure en compagnie de quelques beaux gosses torturés et pas forcément très aimables… Le décor est planté, très classique, mais pas désagréable pour autant.
Ce premier volume sert surtout à montrer le genre de personnage qu’est Monica, sa force de caractère qui se réveille dès qu’il est question de son ancien protecteur et de la promesse qu’elle lui avait faite de veiller sur son fils, prête alors à soulever des montagnes, ou plutôt traverser des océans, par loyauté et espoir. On découvre également la relation très forte nouée entre la jeune fille et Evan, avec quelques images très tendres où les regards qu’ils s’échangent prouvent facilement tout l’amour qu’il y a entre eux.
Bien sûr, la mangaka nous ajoute là-dessus quelques mystères qui devraient permettre d’enrichir et d’approfondir la quête de Monica au delà de la recherche de son ancien maître, et les autres personnages jusque-là croisés semblent également pouvoir apporter un plus narratif intéressant même s’il est encore un peu tôt pour juger.
La mise en page est rythmée et dynamique, même si parfois un peu chaotique (c’est une première série a priori, laissons la mangaka prendre ses marques), et le trait simple mais détaillé est plutôt maîtrisé avec quelques très beaux plans fleurant bon l’Aventure.
Qui plus est, la manipulation des machines de ce navire semble demander un sacré savoir-faire et l’auteure parvient à rendre ces étapes purement mécaniques plutôt intenses, avec l’impression qu’on va être ébouillanté par la vapeur toutes les deux pages.
La vie sur ce navire, débutée par quelques gros mensonges embarrassants, promet donc son lot de difficultés et d’embûches, avec l’air du grand large pour intensifier encore les inimitiés qui ne manqueront pas de se développer.
Avec ce premier volume introductif, rien de totalement indispensable mais plutôt efficace, et pas facile de se rendre compte vraiment du potentiel de cette série, surtout que son rythme de parution japonais est assez lent : juste 2 volumes parus en 2014, rien pour le moment en 2015. Il va falloir être de nouveau très patient, après la sortie du volume 2 français prévu pour le 25 juin.
Merci pour la chronique ! Toujours pas convaincu par cette série pour l’instant, mais mon porte-feuille ne peut que en être reconnaissant. À voir comment cela évoluera même si ce n’est pas pour tout de suite…