Série en 10 tomes par Maybe, éditée en VF par Kana, en VO par Square Enix.
Sens de lecture japonais, 127x180mm, 7,45€.
Deux premiers tomes sortis en juillet 2013, 194 pages.
Alors que se termine un été timide aux températures nettement plus agréables que d’habitude quand on doit rester bosser devant son écran, je tente de retrouver le temps de lire pour de nouvelles chroniques. Oui, moi, je fais tout à l’envers, max de boulot cet été, pas le temps de lire et c’est quand arrive la rentrée de septembre que j’essaie de m’y remettre…
Nouvelle série lancée chez Kana en collection Dark Kana, Dusk Maiden of Amnesia est une série en 10 tomes signée du duo Maybe parue au Japon chez Square Enix. La sortie simultanée des deux premiers tomes pour la version française n’est pas du luxe quand on voit que la moitié du premier tome est consacrée à deux histoires complètes, sorte d’introduction avant le lancement de la série en elle-même.
Teiichi Niiya est en 1ère année au collège Seikyô, un établissement privé vieux de 60 ans, qui n’a cessé de s’agrandir au fil des années au point de devenir un véritable labyrinthe. Les anciens bâtiments inutilisés, poussiéreux et abandonnés, sont devenus le nid de légendes urbaines effrayantes dont notamment Les sept mystères de l’école. Alors qu’il s’est perdu dans les sous-sols, Teiichi croise une fille, Yûko… et découvre qu’il s’agit en fait d’un fantôme que lui seul peut voir. Elle dit ne pas se souvenir de son passé, de sa mort et seul son squelette caché dans les méandres des anciens bâtiments prouve son existence, au delà de toutes les rumeurs qui tournent autour d’elle. Teiichi se met en tête de découvrir ce qui lui est arrivée…
Les deux premiers chapitres sont donc des histoires complètes mettant en place les personnages, leur rencontre, quelques premières pistes sur les mystères de l’école, permettant dès le véritable chapitre 1 de rentrer dans le vif du sujet. Teiichi est le seul à voir Yûko, fantôme jusque-là solitaire ravie d’avoir enfin un peu de compagnie. Elle ne cesse de jouer de cette invisibilité quasi-générale pour mettre le jeune garçon mal à l’aise sans pour autant que le ton soit trop scabreux ou malsain : il y a quelques gros plans mammaires et autres palpations mais ça ne va pas bien loin et reste un petit jeu de Yûko sans que cela n’empiète sur le reste.
Le reste justement… À savoir les diverses légendes qui semblent abonder dans l’école, liées à des supposées morts violentes du passé, accidents, suicides, et autres jeux démoniaques dont certains semblent sûrs de l’existence au point de voir des preuves ici et là. Teiichi, bien que suivi en permanence par un fantôme, ne croit guère à tout ça et cherche plutôt à comprendre quelle est la part de vérité dans ces histoires, pour en savoir plus sur le passé de Yûko. Au fil des chapitres, ils se retrouvent ainsi face à des légendes à démonter et comprendre.
Le propos oscille constamment entre légèreté et humour d’un côté et drame et obscurité de l’autre, si bien qu’on ne sait jamais trop sur quoi on va tomber au fil des pages, tout en n’étant pas plombés par une atmosphère trop lourde. La relation qui se noue entre Teiichi et Yûko est pleine de tendresse car même si le jeune garçon ne peut pas savoir à quel point Yûko lui dit la vérité ou lui cache certains points importants, même s’il ne sait pas quel niveau de danger peut le guetter au détour de cette histoire, il veut comprendre sans pour autant se la jouer gros naïf qui ne veut rien voir. Nul doute que leur lien sera un des points intéressants à développer dans le fil de l’histoire. Surtout que Yûko est plutôt touchante quand elle montre sa peur d’être de nouveau seule.
Les autres personnages pour le moment présentés sont tout autant attachants, tous ayant leur personnalité, et le rythme des chapitre est suffisamment bien géré pour que la lecture reste fluide.
Mystères, fantômes, surnaturel, démons (ou pas…), morts inexpliquées, humour, chaleur, tendresse… Ces deux premiers tomes de Dusk Maiden of Amnesia semblent promettre une bonne petite série sympathique, intrigante et efficace. J’attends le tome 3 le 19 septembre prochain pour en savoir plus…
Merci pour ta chronique. Sans ton intérêt pour la série, je serai passé à côté de ce manga qui promet beaucoup. Il faut dire que j’étais tombé dès l’ouverture du livre sur la page montrant la première “palpation mammaire”, ce qui avait eu pour effet de me faire reposer illico presto sur la table des nouveautés le tome 1.
Du coup, curieux suite à ton texte, je viens de lire les trois premiers tomes (une fois commencé, je n’ai pas pu m’arrêter) et je peux confirmer que la série s’améliore au fil des pages. À l’exception des “Fantômes” 8 à 9 du tome 3 consacrés à une légende sur un cerisier qui n’apporte rien au récit et qui contient de nombreuses faiblesses, notamment sur les réactions de deux filles ne voulant pas de quitter, le prochain opus est excellent et permet aux auteurs de développer les autres membres du club d’enquêtes sur les phénomènes étranges.
Comme tu l’as fait remarqué, Yûko est à la fois touchante, amusante, mais aussi sexy (on voit bien que ce sont deux hommes qui sont les auteurs du manga et qu’ils s’adressent à un public d’otak’ masculins) et surtout inquiétante.
Une bien belle réussite et je conseille, moi aussi, de s’intéresser à Dusk maiden of Amnesia.