Volume unique par Jean-Noël Lafargue et Marion Montaigne, édité par Le Lombard en mars 2016, 139,5x196mm, 72 pages, 10,00€.
Je poursuis ma découverte de La Petite Bédéthèque des Savoirs avec le volume consacré à l’intelligence artificielle, par Jean-Noël Lafargue et Marion Montaigne.
La première question qui se pose avec cette collection, c’est : par quel angle les auteurs se sont-ils attaqué au sujet ? Dans le volume sur l’univers, Reeves et Casanave avaient choisi l’approche du pur ressenti poétique plutôt que le pragmatisme scientifique, pour faire ressortir le côté “création infinie et grandiose”.
Ici, on aborde le sujet de l’IA par l’historique de son développement et quelques termes techniques, avec des références directes à tous les fantasmes que le terme a pu engendrer auprès du grand public, comme la peur de l’humanité d’être dépassée par sa propre création.
Jean-Noël Lafargue, enseignant à Paris 8 et blogueur, est allé à la rencontre de spécialistes du sujet, lui-même étant déjà programmeur, permettant ainsi de nous plonger dans l’histoire de l’IA, depuis les débuts de l’informatique jusqu’à nos jours, avec ses inventeurs, chercheurs, créations, prototypes, et leur impact dans le quotidien et l’imaginaire collectif.
On ne présente plus Marion Montaigne, déjà habituée au travail de vulgarisation scientifique par la BD notamment avec sa série Tu mourras moins bête, utilisant ici le prétexte d’un robot voyageant dans le passé pour être nos yeux et nos oreilles de béotiens qui ont tout à apprendre du sujet. Le tout avec son humour habituel, qui permet de rendre n’importe quel accès au savoir nettement plus attrayant et concret…
Revenant beaucoup sur les fantasmes d’anéantissement par une IA devenue supérieure à ses créateurs, les deux auteurs dédiabolisent le sujet, notamment au travers de la notion de sens commun, qui manque cruellement à tout robot actuel, bloquant tout développement d’une réelle intelligence telle que l’humain se l’imagine. Une notion parmi d’autres développées qui permet de mieux appréhender le sujet, d’en découvrir ses limites actuelles, loin de ce que la SF aime à mettre en scène.
Ce premier opus de la collection BDTK est en tout cas très intéressant, plus dense que je n’aurais cru, drôle et efficace, très instructif. Encore une fois, il remplit parfaitement son rôle de BD de vulgarisation intelligente et accessible.
Vous pouvez en apprendre un peu plus sur le billet de blog de Jean-Noël Lafargue consacré au volume.