27 octobre 2021

Ugly Princess vol. 1

Série en cours par Natsumi Aida, éditée en VF par Akata.
Sens de lecture japonais, 112x176mm, 6,95€.
Premier tome sorti en avril 2016, 192 pages.

C’est suite à un lobby sauvage (mais amical) d’Akata que je me suis intéressée à Ugly Princess, la dernière œuvre en date de Natsumi Aida, popularisée avec sa série Switch Girl (dont je n’avais lu que les premiers tomes). Il faut dire que baser une série shôjo sur une héroïne au physique peu avantageux (terme poli pour dire “moche”) ne me semble pas si courant…

Ugly Princess vol. 1Ainsi, le quotidien de Mito Meguro, 15 ans, en dernière année de collège, n’est pas simple. Si les caractères japonais de son nom laissent envisager le physique d’une belle brune aux yeux sombres, la réalité est nettement plus à son désavantage, n’aidant guère à lui donner confiance face aux regards moqueurs et aux remarques désobligeantes qu’elle reçoit régulièrement. Son seul soutien reste son amoureux virtuel de son jeu de drague sur console, ce qui s’avère assez mince pour tenir le choc face à la cruauté de son univers scolaire. Mais il suffit alors de quelques mots d’un de ses camarades pour qu’elle commence à redresser la tête !

Je dois reconnaître que ça fait quelque temps maintenant que j’ai délaissé la production manga mainstream à proprement parler. Shônen baston, shôjo romance, après en avoir beaucoup lu au fil des années passées sur Mangaverse, j’ai fini par avoir l’impression d’avoir fait le tour de ce que ces genres pouvaient m’apporter (autre explication : je me fais vieille…).
Ce premier volume d’Ugly Princess ne m’a pas fait fondamentalement changer d’idée. Je ne suis plus franchement réceptive aux comédies romantiques adolescentes où la demoiselle attend de croiser le regard de son amoureux secret au détour d’un couloir de son école.
Néanmoins, j’ai fini le volume, preuve que la lecture n’était pas déplaisante. Je m’attendais à plus d’humour excessif, comme il y en avait dans Switch Girl (du moins, les premiers tomes…) mais le quotidien un peu maussade de Mito se prête plus à l’émotion qu’au fou-rire.
Selon les bavardages de l’auteure, c’est d’elle-même et de ses années d’école qu’elle s’est inspirée, apportant donc une dose de sincérité touchante dans son personnage. Celle-ci se raccroche au moindre bribe de pseudo-amitié qu’elle pourrait trouver, n’étant pas vraiment dans le groupe des collégiens les plus populaires de l’école. Complexée à fond, incapable d’entretenir une conversation de plus de deux mots avec un garçon, terrorisée à l’idée d’être encore la risée de tous à cause d’un geste ou d’une parole malheureuse, elle se contente de se jouer quantité de films dans sa tête, préférant imaginer l’action que tenter de la vivre. La spontanéité n’est pas vraiment sa qualité première…

uglyprincess02

Honnêtement, Mito m’a paru un brin agaçante, à constamment tout faire pour ne pas avancer, à galérer pour un simple bonjour… et en même temps, je dois reconnaître que l’agacement vient aussi de réminiscence de ma propre (lointaine) scolarité, où le besoin de faire partie d’un groupe et d’exister aux yeux des autres était parfois plus forte mon amour-propre : exister et être intégrée quitte à passer pour la gourdasse dont on peut se moquer (et les qualificatifs de laiderons et autres expressions flatteuses ne manquaient pas non plus dans un univers très masculin). C’est peut-être un peu cet écho à une adolescence pas très agréable qui m’ont rendu la lecture parfois un peu rude, avec l’envie de hurler à Mito qu’elle n’avait pas besoin de ces cons pour exister par et pour elle-même (bon, il m’a fallu des années pour le comprendre, elle a de la marge…).
Hélas, à coup sûr, cela parlera à nombre de lecteurs/lectrices du même âge que l’héroïne, qui reconnaîtront sans aucun doute cette violence de la loi du plus fort/du plus beau.

Au final, la fin du volume a montré une Mito un peu plus dans l’action. Sept volumes semblent prévus et j’attends de voir si la jeune fille va continuer à apprendre à s’accepter et à interagir avec les autres sans toujours se censurer.
Je crains toujours un peu le côté romance qui peut vite pousser à la midinette prête à tout pour plaire au beau gosse mais je laisse le bénéfice du doute pour le moment… On verra donc quel message l’auteure compte faire passer.
Le tome 2 est prévu pour le 9 juin 2016.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *