19 juillet 2021

Monstress vol. 1

Série en cours par Marjorie Liu et Sana Takeda, éditée en VF par Delcourt, 190x284mm, 19,99€.
Volume 1 paru le 18/01/17.

Pour débuter 2017, Delcourt a invité dans son catalogue comics la scénariste Marjorie Liu et la dessinatrice Sana Takeda pour leur série Monstress.

Monstress vol. 1La jeune Maika Demi-Loup vient d’être acquise comme esclave par l’ordre des sorcières de Cumaea. Elle est une Arcanique, une race considérée par les Humains comme des sauvages aux coutumes barbares, et la fragile trêve signée entre les deux peuples est prête à s’effondrer, relançant une nouvelle guerre meurtrière. Mais Maika cherche avant tout à découvrir qui elle est réellement et ce qui “habite” son corps…

Amateurs/trices de fantasy dense et complexe, ne cherchez plus. Le duo Liu/Takeda propose ici un univers foisonnant, où se côtoient cinq races dont les origines restent assez mystérieuses. Mais on retrouve un élément que l’on connaît bien dans la race humaine : la soif de pouvoir.
Ainsi, les sorcières de Cumaea, qui ne cessent de gagner en puissance au point de pouvoir tout se permettre, ne reculant devant aucun moyen pour contrôler toutes les terres connues. Les esclaves arcaniques, que l’ordre n’a de cesse d’accuser des pires horreurs quitte à les commettre lui-même sans le moindre scrupule, sont une ressource de premier choix mais qui pour le coup risque de signer leur perte quand Maika Demi-Loup entre dans la forteresse de Zamora. Celle-ci est prête à tout risquer pour enfin en apprendre plus sur sa mère et la force vorace qu’elle ressent en elle.

Il est plutôt rare de voir un duo féminin signer une série dans le monde du comics et cela explique sans doute que la grande majorité des personnages de l’histoire soient des femmes. Sorcières, inquisitrices, guerrières, soldates, nonnes… Le panel est plutôt vaste, permettant d’avoir là des personnages féminins développés, complexes, nuancés, ambigus, dont on ne sait trop les limites et la moralité. On a l’habitude du personnage féminin cruel et sadique, mais ici les choses vont plus loin que ça et proposent une vision où tout se mêle.
Racisme, esclavage, manipulations, propagande, voilà des thèmes que le comics ne cesse de travailler, avec notamment l’antagonisme entre Humains et Arcaniques, pourtant très liés et proches, capables de se tolérer pendant des siècles pour finalement sombrer dans la haine guerrière avec juste quelques rumeurs savamment dosées.
Maika, qui se retrouve plongée au cœur même des troubles, ne semble guère s’en préoccuper, cherchant juste à comprendre ce qu’elle est, se craignant elle-même face à des pouvoirs qui menacent de la submerger et de ne générer que le chaos et la destruction. Si les Arcaniques sont d’office désignés comme des monstres et totalement “déshumanisés” par les Humains qui se trouvent ainsi un prétexte pour légitimer leurs actes cruels, Maika pense de toute façon mériter cette dénomination de monstre et seule l’amitié de certaines de ses congénères semble à même de pouvoir la sauver de sa propre auto-destruction vengeresse.
Et être un monstre n’est après tout pas forcément un problème quand tant d’Humains semblent prêts au pire pour arriver à leurs fins…

Monstress mélange les genres, style art déco et steampunk, manga et comics, et les fans de chats seront même heureux.ses de retrouver leurs félins préférés comme une des races de ce monde de fantasy, avec un rôle plutôt intéressant.
Ce premier tome de plus de 200 pages est en tout cas passionnant et riche, mettant en scène un monde développé fascinant et captivant, avec une galerie de personnages complexes, nuancés, où la mort semble parfois l’issue la plus douce face à une impitoyable soif de pouvoir qui ne tolère aucun obstacle…

Une réflexion sur « Monstress vol. 1 »

  1. Je n’ai pas été aussi enthousiaste à la lecture de Monstress malgré le superbe univers, les beaux dessins et un « casting » qui fait plaisir à voir. La faute à un scénario que je trouve vraiment trop banal et une Maika absolument horripilante.
    Mais bon, je poursuis quand même la série, un volume, c’est trop peu pour juger ^^ Et puis ces décors inspirés de la Chine… *bave*

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